SALON DE L’AGRIGULTURE 2018 : UNE AVENTURE COLLECTIVE
Comme tous les ans, les médias nous ont fait rêver avec la campagne à la ville, couvrant à renfort de reportages, le salon de l’agriculture 2018 dont la thématique était « une aventure collective ».
Les enfants se sont émerveillés devant tous ces animaux, les parents ont passé une belle journée à se remémorer des souvenirs à la ferme, les plus anciens enfin ont réalisé combien le monde agricole a changé.
Revenus heureux de ce tour de France fait porte de Versailles, chacun rentrera rassuré de savoir qu’il existe en France des agriculteurs qui vivent à la campagne pour nourrir la France.
A chaque jour également, son illustre visiteur : Président, Premier Ministre, Ministres, Députés, Conseillers Régionaux, Conseillers Départementaux, Maires, responsables politiques…qui ont arpenté les allées du salon, flattant ces travailleurs sans qui la France ne serait rien !
La semaine s’est donc passée pour le mieux et Haute, égérie du Salon a pu retrouver son Aubrac qu’elle n’aurait sûrement voulu ne jamais quitter.
Dans le cadre des accords de libre échange qui ne sont pas souvent équilibrés au niveau des exigences environnementales et de la santé publique, la France va signer l’accord européen Mercosur. Pour le secteur agricole, il s’agit de faire manger aux consommateurs demain plus de volailles et de bœuf d’Argentine, du Paraguay, d’Uruguay et du Brésil tandis que les agriculteurs sud américains ne sont pas soumis aux mêmes normes sanitaires que les éleveurs français.
Les frontières du monde nous sont ouvertes, ce qui nous permet d’exporter notre savoir faire français. Mais nous sommes aussi ouverts au monde, ce qui nous donne l’accès à tous les savoirs faire des autres.
D’un coup, la dure réalité du monde agricole nous revient au visage, nous qui sommes des consommateurs partenaires de cette « aventure collective » et il est grand temps de dire ce que voulons dans nos assiettes !
« Ma patrie c’est le peuple.
Le peuple est le silence : je serai l’immense avocat de ce silence »
Victor Hugo
