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Pour un grand service public de l’école inclusive

En France, l’inclusion scolaire concerne les enfants de la maternelle au lycéen puis ensuite les jeunes adultes en études supérieures. Si les chiffres disponibles montrent un doublement des effectifs d’enfants en situation de handicap scolarisés en classe ordinaire sur ces dix dernières années, il faut avoir conscience que la proportion d’élèves bénéficiaires de ce type de scolarisation tend à décroître à mesure que l’on avance dans le cursus scolaire. On dénombre aujourd’hui 337 000 enfants scolarisés en situation de handicap soit 2% de la population scolaire. (*)

 

Pour les familles, scolariser un enfant en situation de handicap est souvent un parcours du combattant car ils doivent faire face à des démarches administratives lourdes et souvent pénibles. Il n’est pas rare que les parents soient perdus au milieu des tous ces sigles et de toute cette paperasse qui est demandée par les MDPH. (Maisons départementales des personnes handicapées). Plus encore, pour tous les enfants qui ne peuvent être scolarisés dans une classe ordinaire en inclusion individuelle, l’intégration d’une classe spécialisée ULIS (Unité localisée pour inclusion scolaire), voire d’un IME (Institut Médico-Educatif) ou d’un ITEP (Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique), peut être la solution à condition, toutefois, de résider dans un « bon » département car les inégalités territoriales sont réelles.

 

Pour l’éducation nationale c’est assurer à chacun des enfants bénéficiaires d’une prescription d’aide humaine à la scolarisation un accompagnant (un accompagnant d’élèves en situation de handicap ou un auxiliaire de vie scolaire) formé et valorisé comme il se doit et disponible à 100%. C’est également former les enseignants à l’accueil de ces élèves tandis que seul 1% des enseignants ont suivi un stage de formation continue sur le handicap. L’accessibilité inclut également l’organisation de l’institution en vue d’accompagner le handicap, l’adaptation des supports et des contenus pédagogiques, et l’aménagement d’examens.

Pour les communes, c’est former les Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles à l’accueil des enfants durant le temps scolaire et plus largement de tous les agents intervenant sur les temps périscolaires.

Pour les départements et les régions, il s’agit de rendre accessible les bâtiments. Il ne peut être concevable que l’orientation des élèves soit subie et non consentie faute d’un accès possible aux salles de cours. L’accessibilité, c’est aussi assurer le transport des enfants jusqu’à leur lieu de formation.

L’inclusion est donc un véritable projet commun aux enseignants, aux parents et aux autres acteurs qui entourent l’élève ou l’étudiant-e en situation de handicap.

Parlez de l’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap permet d’éviter toute posture politicienne. C’est surtout l’occasion d’espérer une grand service public de l’école inclusive.

(*) pour aller plus loin, lire le rapport de la commission d’enquête sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’ école et l’université de la république quatorze ans après la loi du 11 février 2005, rapport de Sébastien Jumel

 

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