EHPAD SOIGNANTS PRESSÉS, RÉSIDENTS DÉLAISSÉS
La grève nationale du 30 janvier a mis en lumière la crise qui couvait dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Près de 730 000 résidents vivent aujourd’hui dans l’un des 7200 Ephad de France.
Nos aînés qui sont au bout d’un chemin de vie y espèrent la bienveillance nécessaire à leur prise en charge tandis qu’ils ne peuvent plus rester seuls ou en couple dans leur logement. Cette issue inéluctable touche de nombreuses familles qui se résignent à confier au soignant leurs parents, leurs proches car il ne leur est plus possible d’assurer un accompagnement lourd à domicile.
Le relais est assuré en France par 400 000 professionnels qui sont, au quotidien, au service des aînés qui leurs sont confiés.
Nous savons d’expérience que cette prise en charge pèse fortement sur les retraites des résidents car le coût d’un séjour en Ehpad varie de 1500 € à 3500 € mensuels. Certaines pensions ne suffiront pas et ce sont les enfants et les frères et sœurs qui devront assurer cette dépense de solidarité familiale.
Parallèlement, la mobilisation des personnels soignants des ephad nous alerte sur la détérioration des conditions de travail qui ont des conséquences évidentes sur la prise en charge des patients. Les témoignages sont accablants : manque de personnels, manque de temps pour les soins, absence de relation humaine avec les résidents, travail à la chaine…
En France, quatre risques forment les quatre branches de la sécurité sociale : la branche maladie (maladie, maternité, invalidité, décès), la branche accidents du travail et maladies professionnelles, la branche vieillesse et veuvage (retraite) et la branche famille (handicap, logement, RSA…). Rien n’a été envisagé pour le financement de la dépendance notamment lié à l’avancée en âge et à la perte d’autonomie. Le 5ème risque qui serait la 5ème branche est aujourd’hui une nécessité pour faire face au financement de la dépendance liée à l’avancée en âge et à la perte d’autonomie.
